
Le deuil du conjoint est une situation très fréquente, peut-être même universelle. Pourtant, elle reste très taboue et on en parle trop peu. Or, la perte d’un partenaire de vie, avec qui l’on a cheminé pendant des mois, des années, voire des décennies, induit une immense douleur et une perte de repères, même si chacun la vit différemment. Découvrons ensemble l’analyse de Véronique Cayado, Docteure en psychologie, spécialiste du vieillissement.
Les seniors sont nombreux à être touchés par le veuvage
Pour la majorité des veufs et des veuves, la perte du conjoint intervient à la retraite ou peu de temps auparavant. Dans une période déjà riche en bouleversements, ce deuil intervient souvent comme un coup de massue. Alors même que l’on se projetait dans un avenir rempli de projets de couple – les enfants étant grands et la carrière professionnelle terminée -, on se retrouve face à une page blanche, que l’on va devoir écrire seul. Avec la mort du conjoint, c’est aussi une partie de nos souvenirs communs qui disparaissent, ou du moins c’est ainsi qu’on le ressent. On a le sentiment qu’il n’y aura pas d’après, que tout s’arrête avec sa disparition.
Chez les personnes âgées en perte d’autonomie, la perte du conjoint peut même induire une dégradation de l’état de santé. En effet, ce décès provoque parfois un sentiment de lassitude chez le survivant, qui se sent seul et semble perdre le goût de vivre. En outre, le deuil d’un partenaire confronte la personne âgée à sa propre mortalité, ce qui peut susciter beaucoup d’angoisse.
Deuil du conjoint : un processus lent mais nécessaire
Que le conjoint soit décédé des suites d’une maladie ou brusquement, celui qui lui survit fait face à l’épreuve du deuil, dans un tourbillon d’émotions où domine généralement la douleur. D’ailleurs, « deuil » et « douleur » ont pour origine latine le même verbe dolere signifiant souffrir. L’épreuve du deuil, c’est aussi le processus psychologique consécutif à la perte de l’être cher. Il s’étend souvent pendant de longs mois ou années. Ce processus est loin d’être linéaire, même si on estime généralement qu’il se décline en cinq étapes. D’abord la sidération, puis la révolte, la dépression, le détachement et enfin, l’acceptation.
Si ces étapes sont éclairantes sur le chemin de l’endeuillé, chaque parcours est singulier. C’est ce qu’explique Véronique Cayado, Docteure en psychologie, spécialiste du vieillissement. « Il n’existe pas de bon chemin de deuil, ni même de deuil obligatoire. En tout cas, il ne faut pas le percevoir comme tel. Avant, il y avait des rituels sociaux qui codaient la période de deuil. Aujourd’hui que ces rituels se sont affaiblis, on a tendance à vouloir remplacer ces codes sociaux par des codes psychologiques. Or, chaque personne a des besoins différents, selon la période de sa vie et le contexte aussi dans lequel elle évolue. »
Face au deuil, les proches jouent un rôle précieux. D’abord, ils sont souvent en deuil eux-aussi, et comprennent en partie ce que peut ressentir le conjoint survivant. En outre, ils sont présents pour procurer au conjoint en deuil des moments de joie, de véritables bouffées d’oxygène.
Pour accompagner au mieux leur parent âgé, les proches se doivent d’être patients et ne pas le brusquer. Tout en apportant de la légèreté à son quotidien, il leur faut être prêts à écouter ce que la personne ressent avec attention et compassion. Bien qu’il soit difficile de la voir malheureuse, chercher à minimiser ou à « résoudre » cette tristesse n’est pas la solution. Cependant, il arrive que la personne âgée perde le sommeil, l’appétit ou plonge dans une profonde dépression. Il faut alors sonner l’alerte auprès d’un professionnel de santé. Quant à savoir quelle place donner au défunt, à quelle fréquence en parler, il n’y a pas de réponse unique. Chaque veuf/veuve a ses propres besoins.
Continuer à vivre après le décès de son conjoint
Comme tous les deuils, le deuil du conjoint finit par prendre une nouvelle forme. Si elle ne disparaît jamais complètement, la douleur laisse place à plus d’apaisement. Parfois, une rencontre amoureuse vient surprendre le conjoint survivant. Elle lui donne alors l’occasion de commencer une nouvelle vie, sans rien renier de la première. Au-delà des rencontres amoureuses, les loisirs artistiques, les engagements associatifs, la présence d’un animal de compagnie, la vie sociale, familiale et amicale sont autant de joies simples qui vont, peu à peu, animer de nouveau le quotidien.
Pour Véronique Cayado : « On ne dépasse jamais complètement le deuil d’un proche, mais on apprend à vivre avec. J’ai rencontré des hommes qui avaient perdu leur épouse à un âge très avancé. Chacun d’eux exprimait, à sa manière, ne plus avoir envie de réinvestir la vie. Pour autant, ils avaient organisé leur quotidien pour qu’il leur soit confortable et ainsi profiter des petites choses simples de l’existence. La douleur est toujours là, mais même pour les grands âgés, il ne faut jamais négliger leur capacité à faire face aux événements les plus tragiques.»
À noter également que pour les personnes âgées dépendantes, le veuvage peut entraîner la fin du maintien à domicile et le placement en institution. Heureusement, il existe des aménagements à envisager pour permettre à la personne âgée de rester chez elle. Par exemple, la garde de nuit à domicile, auxiliaire de vie… Réaliser que le placement en institution n’est pas une fatalité peut rassurer le conjoint survivant, qui pourra alors se projeter plus sereinement dans l’avenir.
C est affreux le deuil de son époux surtout si on n a partagé sa vie pendant 46ans moi mon mari je ne l oublierais jamais jusqu’à ma mort il sera dans ma tête ,les souvenirs passés ensemble,tout cela je ne l ai plus ,ma vie n existe plus depuis qu il m a quitté c est fini je n ai plus le goût a rien je ne sourit plus comme avant ,mon mari est gravé dans ma tête jusqu a ma mort et DIEU si je la souhaite ma mort car si il y a quelque chose la haut je retrouverais ma famille et surtout mon mari
Bonjour ceux que tu écris je le vie à 100% à chaque minutes et dans tes mots je me retrouve exactement dans la même situation que toi j’ai perdu mon épouse à 61 ans le 17 août 2023 après 39 ans de mariage mais j’étais avec elle depuis l’âge de 14 ans ma vie n’a plus de raison d’être je te souhaite énormément de courage
Bonjour Dominique, moi j’ai perdu ma femme le 4 juillet 2023 , elle avait 69 ans et nous avions 37 ans de mariage. C’est très dur depuis, surtout dans la maison, l’absence, le vide, la solitude, même si on a des amis. On se demande comment on va s’en sortir…bon courage