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Au secours, j’ai des cheveux blancs !

— Publié le 23 avril 2024

Au secours, j’ai des cheveux blancs !

De nombreuses personnes redoutent l’arrivée de leurs tous premiers cheveux blancs. Symboliquement, ce petit changement de couleur capillaire est associé par certains au vieillissement, à la peur du déclin… Alors comment s’éloigner des idées reçues et faire la paix avec ses cheveux gris ou blancs ? Découvrez les raisons de leur présence et les conseils de Véronique Cayado, Docteure en psychologie spécialiste du vieillissement, pour mieux les accepter.

Pourquoi notre chevelure blanchit-elle ?

Si les cheveux blanchissent, c’est en raison d’un phénomène naturel appelé « canitie ». Ce processus est causé par la diminution progressive de la production de mélanine, le pigment responsable de la couleur des cheveux, dans les follicules pileux. 

Au niveau physique, la mélanine est produite par des cellules appelées mélanocytes, situées à la base de chaque cheveu. Il existe deux types principaux de mélanine : l’eumélanine, qui donne aux cheveux une teinte allant du brun au noir, et la phéomélanine, qui donne aux cheveux des teintes allant du blond au roux. Ces deux types de mélanine peuvent être présents simultanément dans les cheveux, déterminant ainsi leur couleur naturelle.

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    Avec le temps, les mélanocytes commencent à produire moins de mélanine, et la production peut également devenir irrégulière. Cela se traduit par une diminution de la quantité de pigment qui est transférée aux cheveux en croissance. Ainsi, les nouveaux cheveux qui poussent sont moins pigmentés et apparaissent donc gris, argentés ou blancs.

    Tous égaux face aux cheveux blancs ?

    Les facteurs génétiques jouent un rôle important dans la vitesse à laquelle les cheveux blanchissent. Certaines personnes commencent à avoir des cheveux gris ou blancs à 30 ans, tandis que d’autres conservent leur couleur naturelle plus longtemps. Des facteurs héréditaires peuvent aussi influer sur la vitesse à laquelle les mélanocytes cessent de produire de la mélanine. Il y a même certaines personnes dont la couleur de cheveux ne changera jamais.

    Les facteurs environnementaux, tels que le stress oxydatif, peuvent également accélérer le processus de blanchiment des cheveux. Une mauvaise alimentation, l’exposition au soleil ou encore certaines maladies peuvent contribuer à l’oxydation prématurée des cellules capillaires.  

    Bref, nous ne sommes pas tous égaux face au grisonnement/blanchiment de notre chevelure !

    Cheveux blancs : pourquoi tant de haine ?

    Nous l’avons expliqué, le blanchiment des cheveux est un processus naturel qui échappe à notre contrôle. Ils ne sont par ailleurs en rien un problème de santé, pas plus qu’il ne sont des symptômes d’un mal plus profond. Alors pourquoi avons-nous tant de mal à supporter leur apparition ?

    Tout d’abord, comme les rides ou les taches sur les mains, les cheveux blancs sont une marque concrète et visible de notre avancée en âge. Ce sont les premiers signes qui officialisent en quelque sorte notre changement de classe d’âge. C’est donc en grande partie parce que ce sont les premiers qu’on les méprise autant. Alors que jusque-là, les vieux c’étaient les autres, s’opère une prise de conscience que nous sommes en train de changer irrémédiablement. Cette prise de conscience de notre vieillissement en cours nous renvoie au caractère éphémère des choses, et donc à notre finitude. Pour la plupart des gens, l’idée de vieillir et un jour, de mourir, est extrêmement angoissante. Ces personnes évitent donc d’y penser, autant que possible. Or, les marques de vieillissement corporelles s’imposent à nous et ne peuvent pas être ignorées. On cristallise donc toute notre angoisse sur ces manifestations physiologiques.

    Par ailleurs, alors que dans la vraie vie, on croise de nombreux cinquantenaires grisonnants/blanchissants, ce sont plutôt les octogénaires qui ont les cheveux blancs dans les films et les publicités. Tout cela relève de l’âgisme*, comme l’explique Véronique Cayado, Docteure en psychologie spécialiste du vieillissement : « La vieillesse est dévaluée dans notre société, notamment parce que nous en avons une vision partielle, stéréotypée. Vieillir est associé au déclin et à l’usure. Le vieux est vu comme celui qui est inadapté à la marche du monde, celui qui est du mauvais côté de la vie, du côté des vulnérables, des dépendants. Cette fiction sociale dans laquelle nous vivons fait qu’il ne fait pas bon appartenir au groupe des anciens, comme si vieillir était une forme de déclassement social »

    Parce que les cheveux blancs incarnent la vieillesse, ils en prennent les stigmates. En porter devient un critère de décote, un signe d’altération des compétences et du dynamisme. D’où le mépris qu’on peut leur porter. D’où le désir de les cacher aux yeux des autres. Et quand bien même vous ne seriez pas sensibles au jeunisme ambiant, les autres ne manqueront pas de vous rappeler que vous blanchissez et qu’il serait de bon ton de repasser à la couleur ! Véronique Cayado précise à ce sujet que « ce sont généralement les femmes qui subissent ce type d’injonctions directes. Cela fait partie de notre héritage patriarcal avec une main mise sur le corps des femmes dont les principales qualités sociales restent d’être attirantes et fécondes, ce qui suppose bien évidemment de rester jeunes ». 

    À l’inverse, quand les hommes ont des cheveux gris, ils sont perçus comme plus expérimentés, donc plus compétents. De nombreuses personnalités publiques sont aussi considérées plus séduisantes avec leurs cheveux grisonnants : on pense par exemple à George Clooney, Pierce Brosnan ou encore, Richard Gere. 

    Il y a aussi de vraies disparités dans la façon dont hommes et femmes sont représentés à l’écran. Par exemple, au cinéma, il continue de subsister un grand écart d’âge entre les actrices et les acteurs formant des couples de fiction… Il est très fréquent qu’une actrice de 35 ans joue un personnage supposé avoir 50 ans, aux côtés d’un acteur qui lui, a bel et bien 50 ans ! À force, notre image de ce à quoi ressemble une femme quinquagénaire a tendance à se brouiller.

    Cheveux blancs : le temps de la réconciliation ?

    Face à ces tristes constats, difficile a priori d’être optimiste. Et pourtant : les temps changent !

    Ainsi, de plus en plus de femmes aux cheveux gris ou blancs deviennent mannequins, à l’instar de Yazemeenah Rossi, top-modèle française de 61 ans. De plus en plus de personnalités publiques s’affichent aussi fièrement avec leurs cheveux blancs, à la manière de Diane Keaton, Tatiana de Rosnay ou encore Andy McDowell. Beaucoup de femmes s’expriment aussi sur les réseaux sociaux pour lever le tabou des cheveux blancs. Pour Véronique Cayado, « C’est important d’avoir des exemples qui revendiquent d’autres manières de vivre leur vieillissement. Il ne s’agit pas de dire qu’il faut faire comme ci ou comme ça, mais cela autorise d’autres possibles. »  

    L’un des exemples les plus parlants est celui de Sophie Fontanel, influenceuse française mais surtout autrice à succès. Dans son roman Une apparition, l’écrivaine raconte comment ses cheveux ont blanchi alors qu’elle n’avait que 27 ans. S’en sont suivies des décennies de teintures, jusqu’au déclic : à 53 ans, elle a décidé d’assumer ses cheveux naturels. Quête de soi, envie de s’aimer pleinement, impression de rayonner à nouveau : dans son roman, elle raconte toutes les joies que cette décision libératrice lui a offertes.

    Lire aussi : Interview de MakeMyCinema, personnalité incontournable d’Instagram

    * Si vous souhaitez en savoir plus sur l’âgisme et les stéréotypes liés à l’avancée en âge, nous vous recommandons chaudement le livre de Véronique Cayado « Tu comprendras quand tu seras vieux : petit manuel anti-préjugés grand âge » 

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    CLAUDIE LEVEQUE
    1 jour il y a

    j’ai eu les premiers cheveux m’iraient très bien (mélange noir et argent!=OK! J’ai eu grand succès jusqu’à désormais sauf que c’est moi qui me les coupais car sous étions partis à l’étranger !Là; à presque 88 ans dans 4 mois je n’arrive pas à les couper aussi bien maisj j ‘ai toujours l’argent mélangé à un peu de noir et cela plaî^t encore