
L’hyperthyroïdie est une maladie bien plus connue que son opposée, l’hypothyroïdie. Toutefois, elle reste méconnue de la plupart des seniors et surtout des femmes, qui sont pourtant les premières touchées par cette maladie auto-immune. Dans cet article, on vous dévoile tout ce qu’il faut savoir sur l’hyperthyroïdie.
L’hyperthyroïdie, c’est quoi ?
L’hyperthyroïdie est une maladie causée par une production trop importante d’hormones produite par la glande thyroïde. Cette petite glande en forme de papillon se situe à la base du cou. Elle joue un rôle essentiel dans le bon fonctionnement du corps, car elle régule le métabolisme.
Lorsque la thyroïde fonctionne trop vite, elle envoie un trop-plein d’hormones dans l’organisme ce qui peut perturber plusieurs organes. Ces hormones ont une grande influence sur :
- Le fonctionnement des cellules du corps
- La température corporelle
- L’énergie musculaire
- L’humeur
- Le rythme du cœur
- La digestion
- La façon dont le corps utilise les graisses et protéines provenant de l’alimentation.
Selon l’Assurance Maladie, l’hyperthyroïdie touche 5 à 10 fois plus souvent les femmes que les hommes, en particulier après un certain âge. C’est pourquoi il est important de mieux connaître cette malade, afin de la repérer et la traiter à temps.
Les trois causes les plus fréquentes d’hyperthyroïdie
Certaines maladies favorisent l’apparition de l’hyperthyroïdie, voici les principales causes :
- La maladie de Basedow (ou maladie des Graves) : C’est une maladie auto-immune, où le système immunitaire attaque par erreur la thyroïde. Elle entraîne une « thyrotoxicose » (un excès d’hormones dans le sang) et parfois un gonflement à l’avant des jambes. On retrouve dans le sang des anticorps spécifiques contre la thyroïde. Cette maladie touche environ 2 % des femmes et 0,4 % des hommes en Europe surtout entre 20 et 40 ans.
- Le goitre multinodulaire toxique : Il s’agit d’une situation où la thyroïde a triplé de volume (goitre), avec plusieurs nodules qui produisent trop d’hormones. On parle alors de nodules « toxiques ». Cette cause est particulièrement fréquente chez les personnes âgées, notamment après 60 ans.
- L’adénome toxique : C’est un nodule unique qui fonctionne de façon autonome, en produisant des hormones sans que le corps ne le demande. Cette maladie est aussi une cause fréquente d’hyperthyroïdie chez les seniors.
- La thyroïdite : Il s’agit d’une inflammation de la thyroïde. Cette inflammation peut provoquer une libération soudaine et excessive d’hormone dans le sang, ce qui entraîne une hyperthyroïdie passagère.
Les symptômes de cette maladie auto-immune
Chez la majorité des personnes atteintes d’hyperthyroïdie, la glande thyroïde peut grossir. On parle alors de goitre. Mais d’autres signes peuvent aussi apparaître. Les plus courants sont :
- Un rythme cardiaque accéléré (tachycardie).
- Une tension artérielle élevée.
- Des palpitations
- Des difficultés à dormir
- Une perte de poids involontaire
- Des bouffées de chaleur
- Des tremblements, notamment au niveau des mains
- Des troubles digestifs (comme des diarrhées fréquentes)
Cependant, chez les personnes âgées les signes peuvent être plus discrets. En effet, l’hyperthyroïdie peut se présenter sous une forme dite « apathique » ou « masquée », ce qui rend le diagnostic plus compliqué à déterminer. Dans ce cas précis, les signes à surveiller sont différents :
- Une grande fatigue ou faiblesse générale
- Une confusion inhabituelle
- Des trous de mémoire ou absences
- Des signes de dépression (repli sur soi-même)
Comment savoir si l’on est atteint d’hyperthyroïdie ?
Le diagnostic de l’hyperthyroïdie commence par une consultation médicale. Le médecin examine le patient à la recherche de signes visibles ou ressentis, comme un rythme cardiaque rapide, un goitre ou des tremblements. Ensuite, un bilan sanguin est réalisé pour mesurer le taux des hormones thyroïdiennes. Ce texte permet de confirmer si la thyroïde est en surproduction (hyperthyroïdie) ou sous productions (hypothyroïdie). Le médecin peut aussi prescrire une échographie de la thyroïde. Cet examen permet de voir la taille de la glande et détecter la présence de nodules.
Quel est le traitement ?
Le traitement de l’hyperthyroïdie dépend de la cause et de la gravité des symptômes. Dans la majorité des cas, il est possible de soigner la maladie ou de réduire fortement les symptômes. Mais sans traitement, l’hyperthyroïdie peut stimuler de manière excessive le cœur et d’autres organes ce qui peut entraîner des complications. Voici les principaux traitements que l’on prescrit aux personnes atteintes d’hyperthyroïdie.
- Les bêtabloquants : Ces médicaments n’agissent pas directement sur la thyroïde, mais ils soulagent rapidement les symptômes comme les palpitations ou les tremblements. Ils aident aussi à ralentir le rythme cardiaque, pour retrouver un certain confort au quotidien.
- Les antithyroïdiens de synthèse (carbimazole, méthimazole) : Ce sont les médicaments les plus utilisés pour réduire la production d’hormones par la glande thyroïde. Ils permettent de rétablir un équilibre hormonal au fil des semaines.
- L’iode radioactif : Ce traitement consiste à détruire une partie des cellules de la thyroïde, pour diminuer sa production d’hormones. Il est souvent proposé lorsque les médicaments ne suffisent pas, et est particulièrement courant chez les seniors.